L’après-guerre du Chaco

À la fin de la guerre du Chaco, le danger extérieur sur lequel se concentrait l’attention n’est plus et les prétentions politiques de chacun reprennent. Parmi les premiers mécontents, on retrouve toute une branche de militaires unie derrière le colonel Franco, une des grandes figures de la guerre du Chaco.

Gal Jose Felix Estigarribia, Héros de la Guerre du Chaco

Ses partisans ne voulaient pas voir Eusebio Ayala réélu à la présidence. À la fin de l’année 1935, plusieurs mouvements parmi le parti coloré, les socialistes et les anarchistes se sont unis contre le gouvernement qui serait l’instigateur de l’élévation du prix des aliments de base. En 1936, le gouvernement d’Ayala se rend compte des manœuvres de Franco qui est relevé de ses fonction et obligé à l’exil. Le 17 février, alors que le mécontentement était grandissant, des unités militaires se lèvent et affrontent la police. Pour éviter un bain de sang, Ayala démissionne. Il est fait prisonnier avec le général Jose Felix Estigarribia, grand vainqueur de la guerre du Chaco avant d’être contraints à l’exil.

Après 33 ans à la tête du pays, les libéraux en sont chassés et le nationaliste Rafael Franco assume la présidence le 20 février. Les partisans de ce mouvement seront surnommés les febreristas pour le mois de février qui se dit en espagnol febrero. Celui-ci applique une politique populiste en se donnant l’autorité suprême et en gouvernant par décret et loi. Bien qu’au début le gouvernement de Franco était populaire, en moins d’un an, il doit faire face à l’ingérence militaire. Avant que la situation ne tourne en guerre civile, Franco démissionne.

Higinio Morínigo

Le libéral Felix Paiva le remplace à la présidence. Celui-ci rétablit la constitution de 1870 qui avait été supprimée par son prédécesseur. Dans ce contexte, les libéraux en exil reviennent au pays. Parmi eux, le général Estigarribia qui sera élu président le 4 mars 1939. Le pays progresse jusqu’en 1940 où le gouvernement change de stratégie et commence à appliquer des mesures de plus en plus autoritaires. Le 18 février, le général assume les pleins pouvoirs de l’État et continue par la suite de s’attribuer de plus en plus un rôle autoritaire. Mais le 7 septembre 1940, Estigarribia meurt dans un accident d’avion.

Lui succède à la présidence Higinio Morínigo, un proche des dictatures d’extrême droite, désireux de continuer dans la lignée de son prédécesseur. Pour se maintenir au pouvoir, il aura un exercice dit « pendulaire » de la politique : coup à coup il changera de camp et sera un temps en faveur des libéraux puis des febreristas et des militaires. En 1946, le gouvernement change de stratégie et prône l’ouverture politique dans ce qu’on appellera le « printemps démocratique ». Morínigo va jusqu’à établir un cabinet ministériel mélangeant les partis. Mais sur le plan militaire, les choses se compliquent : deux unités de cavaleries s’affrontent et l’unité qui est sortie vainqueur, assimilée au parti coloré, reçoit en quelque sorte le soutien du président. Un nouveau gouvernement de coalition est établi le 26 juin 1946.

Alfredo Stroessner, dirigeant du Paraguay

En janvier 1947, un nouveau cabinet est nommé et il est exclusivement composé de colorés et militaires. Cela engendre de nouvelles manifestations, tant dans les partis politiques opposés que dans la force militaire. Pendant cinq mois éclate une guerre civile qui divisera le pays avant de se terminer par la défaite des révolutionnaires. Morínigo reste à la présidence et le parti coloré qui avait contribué grandement à la victoire occupait de plus en plus de place au pouvoir. Le 14 février 1948, Natalicio Gonzalez, partisan coloré, est élu au pouvoir. Mais Moríni fait tout pour ne pas céder sa place. Les colorés aident des militaires à organiser un coup d’état. Juan Manuel Frutos assume la présidence pendant quelques mois puis passe le pouvoir à Natalicio Gonzalez. L’instabilité politique perdure et après un énième coup d’État Federico Cháves assume la présidence. Pendant son mandat un homme prend de plus en plus d’importance : le général Alfredo Stroessner.

En mai 1954 les tensions politico-militaires s’intensifient. Le général Stroessner orchestre un coup d’État, et pour sauver les apparences, c’est Tomás Romero qui assurera la présidence jusqu’à la tenue de nouvelles élections. Alfredo Stroessner alors seul candidat, est élu. Pour se maintenir au pouvoir il élabore une alliance qui lie le parti coloré, les forces armées et le gouvernement national. Pour que son projet fonctionne il n’hésitera pas à se débarrasser de personnes l’ayant aidé à atteindre le pouvoir. Il se fait également nommer au rang de général de l’armée : puisqu’étant le seul à posséder le grade militaire le plus élevé, il devient donc le chef de l’armée. Il établit une propagande, se proclamant comme « unique leader ». Les mouvements de guérilleros et d’opposants des années 70 sont poursuivis, certains membres sont torturés dans le but de disloquer ces organisations. Stroessner est réélu plusieurs fois à la tête du pouvoir avec parfois plus de 90% des voix. Sous son autorité, le Paraguay s’est converti en terre d’accueil pour des personnalités qui évadaient la justice de leur pays, dont certains leaders nazis.

Alfredo Stroessner, président paraguayen

Dans les années 80, le régime de Stroessner se trouvait de plus en plus isolé : en effet, l´Argentine, le Brésil, la Bolivie et l’Uruguay étaient retournés à des pratiques plus démocratiques de la politique. Au sein du pouvoir, commençait à se poser la question de la succession de Stroessner qui avait présenté quelques signes de faiblesse de santé. Ceci divisait ses partisans en deux camps, les puristes qui voulaient que son fils le Colonel Gustavo Stroessner prenne la relève et les traditionnalistes qui avaient d’autres considérations sur la question. En août 1987, lors d’une convention du parti, les traditionalistes sont critiqués et chassés, ce qui dérangeait certains chefs militaires acquis à la cause.

Durant l’année 1988 certains politiques et militaires s’unissent pour planifier un coup d´État. Les traditionalistes déçus de la convention de 87 s’associent à l’initiative. Le 2 février 1989, la cavalerie tente d’arrêter le dictateur dans une maison de Villa Mora. Stroessner s’échappe et se réfugie au bataillon de l’escorte présidentielle. Les affrontements durent toute la soirée et vers minuit, après d’intenses combats les négociations prennent place. Mais le lendemain matin face à la menace d’un bombardement de la force aérienne et le manque de renfort, les troupes acquises à Stroessner capitulent et ce dernier est fait prisonnier.

Ce coup d´État marque la fin de 35 ans de dictature au Paraguay et le début de la transition démocratique.

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